Patricia Benito tisse dans cet ouvrage émouvant un récit visuel et poétique où photographies et mots s'entrelacent. Une invitation à explorer les métamorphoses intimes et le combat universel des femmes face à leurs propres frontières.
J'ai cherché refuge dans des chambres de sept mètres carrés, aux quatre coins du monde. Toujours ce même sanctuaire : une fenêtre ouverte sur le vol des hirondelles, un miroir qui capturait mes silences, une plante obstinée à vivre. Les murs changeaient, mais l'essentiel restait - ce corps-mémoire portant sa géographie intérieure.
L'enjeu n'était pas dans les apparences, mais dans cette guerre sourde contre les armées de l'ombre logées sous ma peau. Contre la cruauté du monde et ses rares élans de grâce. Contre l'impuissance à aimer, à se reconstruire. Contre cette peur vorace qui dévore les possibles.
J'ai germé lentement, enroulée sur ma vulnérabilité.
J'ai rampé avant de retrouver l'équilibre des racines.
Me tenir debout devint alors un acte de résistance.
Ce livre est l'un de ces miracles fragiles qui naissent dans les fêlures.
